BIOGRAPHIE
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Extrait en partie du livre « Artist statement » édité par le CICA Museum, Séoul (SK)
Art Director: Leejin Kim
Editors: In Hye Seo, Heewon Bae
ISBN: 979-11-88671-00-7 03600

Charlie Wayne (1975) est un artiste plasticien qui vit et travaille à Lille (France). Très tôt confronté à la mort et à la maladie, son enfance est marquée par de longues périodes d’isolement durant lesquelles il  développe une pratique artistique axée le dessin, la peinture et la musique.

Adolescent, ses parents lui offrent son premier appareil photo Polaroïd, d’ou naît probablement sa fascination pour l’instantané, l’accident photographique et l’image au format carré. Docteur en biologie et neurosciences, la recherche de la vérité dans l’infiniment petit a longtemps été son quotidien. Mais la fréquentation des ateliers d’artistes et la création d’oeuvres qu’il garde d’abord confidentielles sont comme une échappatoire, avant de devenir un impératif.

Obsédé par l’image, la mort et l’objectification, il crée des chimères photographiques, oeuvres à double lecture composées de milliers d’images, qui séduisent par leur univers sombre et mélancolique. 

Nommé aux prix internationaux d’art contemporain de Londres (2017) et de Monaco (gagnant du prix focus 2018), son travail parfois qualifié de néo-pointillisme a été présenté internationalement, et notamment à Venise, Séoul ou dans le cadre des journées européennes du patrimoine avec le festival Transphotographiques de Lille (2019).

 

DÉMARCHE ARTISTIQUE
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A travers mon travail, je questionne la place de l’humain dans notre monde gouverné par l’image et la célébrité. L’accumulation de photographies dans mes oeuvres fait écho à la consommation de masse.

Je puise mon matériel essentiellement dans les visages et les crânes que je projète sur les murs de mon atelier, et que je photographie à l’infini afin d’en capter l’énergie à la manière des voleurs d’âme.

Imparfaits comme l’humain, variants selon l’angle de prise de vue ou l’exposition, j’utilise ces centaines de photographies que j’assemble – comme autant de pixels – dans un process répétitif et obsessionnel pour recréer l’oeuvre finale, une « chimère photographique ».

Proposant une double lecture, j’invite au mouvement et à l’introspection : si l’image superficielle peut être rapidement vue à distance comme on survole parfois sa propre vie, le sens profond de l’oeuvre se perçoit à mesure qu’on s’y attarde et qu’on s’en approche, jusqu’à toucher la vérité. 

Chaque oeuvre peut ainsi être vue comme une mise en lumière de la dualité de l’humain, entre image et identité, entre consommation passive et quête de vérité.

 

Détail de Greta, issue de la série Skull Manifesto.